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Des Sommets aux terrains de sport : la nécessité de construire des ponts pour faire du sport un levier de développement social.

07 novembre 2025 | Actualités

Il y a trente ans, les dirigeants du monde adoptaient la Déclaration de Copenhague, posant les bases de trois piliers interconnectés du développement social : l’éradication de la pauvreté, le plein emploi et le travail décent pour tous, ainsi que l’intégration sociale.

En 2025 : les progrès sont réels, mais demeurent inégaux et fragiles.

Selon le Rapport mondial sur le développement social 2025, nous faisons aujourd’hui face à une crise sociale mondiale grandissante, marquée par l’insécurité économique, de fortes inégalités et un effondrement de la confiance sociale.
Dans les pays disposant de données, moins de 30 % de la population estime que la plupart des gens sont dignes de confiance.
Les différences d’opinion, de valeurs ou de croyances alimentent de plus en plus des perceptions négatives de la moralité et de la fiabilité des autres. Ce profond manque de confiance mine la cohésion sociale et rend nos sociétés moins inclusives.

Les discours opposant les “nous” et les “eux” se multiplient.
Parallèlement, selon le Global Peace Index 2025, le niveau de paix dans le monde continue de se détériorer.
Aujourd’hui, la planète compte 59 conflits actifs, soit le chiffre le plus élevé depuis la Seconde Guerre mondiale.
Derrière ces chiffres se cachent 460 millions d’enfants grandissant dans la violence, 122 millions de personnes déplacées, et plus de 300 millions dépendantes de l’aide humanitaire.

Le monde économique tire également la sonnette d’alarme.
Selon le Forum économique mondial, la polarisation sociale figure parmi les cinq principaux risques mondiaux pour les années à venir.

Pourtant, le sport peut être un outil efficace et peu coûteux pour relever ces défis, à condition qu’il soit utilisé avec l’intention de promouvoir le respect, la compréhension mutuelle et l’inclusion.

En 1995, le sport n’était pas reconnu comme un levier de développement social.
Les choses ont changé : dans la Déclaration politique de Doha, adoptée lors du Deuxième Sommet mondial pour le développement social, les chefs d’État se sont engagés explicitement à renforcer le rôle du sport pour l’intégration sociale, l’inclusion et le développement durable (paragraphe 31-j).

Cela peut paraître abstrait, mais pour les praticiens du domaine, c’est une étape symbolique et significative : le sport passe des marges au cœur du développement social.

Mais soyons clairs : les mots ne suffisent pas.
La Déclaration du Sommet n’aura d’impact que si elle est suivie d’actions concrètes et d’un véritable changement de paradigme.
Les décideurs doivent passer d’une logique de développement du sport à une approche où le sport devient un outil du développement social et de la paix, appuyé par des politiques claires, des investissements durables et des mécanismes solides de mesure d’impact.

C’est pourquoi Peace and Sport a pris l’initiative d’agir.

En tant que seule organisation dédiée au Sport au service du Développement et de la Paix (SDP) présente au Sommet, et coorganisatrice de la session “Policy Meets the Pitch: Integrating Sport into Social Inclusion Agendas” aux côtés du DESA des Nations Unies, des Missions de Monaco et du Qatar auprès de l’ONU, de l’ONU Femmes et du Comité International Olympique (CIO), nous avons mis en lumière les défis persistants pour transformer les déclarations politiques en réalités tangibles.

Un défi majeur que nous identifions, sur la base d’observations de terrain et de recherches académiques, réside dans le manque de communication efficace entre les décideurs politiques et les acteurs de terrain.
Malgré des objectifs communs, ces deux mondes peinent souvent à comprendre les besoins, priorités et langages de l’autre.

Les organisations locales sont les mieux placées pour identifier les défis concrets, élaborer des solutions et générer un impact par le sport.
Mais elles manquent souvent de financements durables et de soutien politique.
Les décideurs, de leur côté, ont besoin de données fiables, de modèles reproductibles et d’interlocuteurs de confiance pour orienter leurs décisions et évaluer les résultats.

Combler ce fossé est essentiel pour que les engagements pris à Doha se traduisent par des résultats concrets.
Les acteurs intermédiaires, capables de relier, d’interpréter et d’aligner ces deux niveaux, jouent un rôle clé pour que les cadres globaux atteignent les communautés qu’ils visent à servir, et que les bonnes pratiques locales nourrissent les politiques publiques.

C’est là que Peace and Sport joue un rôle déterminant.

En tant qu’acteur intermédiaire, grâce à notre réseau des Champions de la Paix, à notre expérience de terrain et à nos partenariats multilatéraux, nous faisons le lien entre deux mondes — favorisant la compréhension mutuelle, la confiance et la co-création.

Ensemble, faisons du sport non pas une note de bas de page, mais un pilier du développement social et, par conséquent, de communautés plus inclusives et pacifiques.

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